mercredi 14 janvier 2009

La réussite collective et individuelle par le commerce

Les idées pour la croissance sont assez répandues.
Elles recueillent même un consensus parmi certaines strates de la société française :
- développer l’entrepreneuriat,
- donner le goût du risque aux jeunes et aux moins jeunes,
- allonger la durée du temps de travail hebdomadaire pour ceux qui le souhaitent,
- faire travailler les seniors plus longtemps,
- diminuer la politique d’assistanat qui plombe le dynamisme français…

Et pourtant, l’impression persiste que la France est en panne. Comment pourrions-nous faire pour passer des idées à des actions réelles ?
Nous sommes tous d’accord, pour dire que le déficit record de la balance extérieure est une mauvaise nouvelle. Nous pensons tous que la dette publique est un vrai problème. Les alibis du pétrole cher ou de la crise ne nous convainquent guère. L’option de laisser la dette à nos enfants non plus.

Alors la France devrait faire des économies disent certains.
La France devrait se vendre davantage, disent les autres.

Parfait, voyons comment nous pouvons faire. Car c’est justement un point où nos compatriotes montrent une spécificité, on pourrait dire une « exception culturelle ». Nous sommes prêts à reconnaître à tous les peuples de la terre d’être des vendeurs – nés. Mais nous montrons une nette défiance envers ce qui touche de près ou de loin à la vente. Et nos écoles de commerce forment … à la gestion.Certes, Airbus et Areva font de leur mieux mais l’ensemble du tissu économique français, de l’entreprise unipersonnelle à la PME est encore largement sous structuré, sous développé en matière de commerce.Transformons les mentalités, montrons que le commerce, à la rare exception près de la vente forcée, permet de construire un échange de qualité entre le besoin et le produit ou service qui peut le satisfaire. Faisons comprendre que c’est un vrai métier, très technique, nécessitant de véritables compétences. Entreprises françaises, vendez davantage vos produits et services !Admettez enfin que l’excellence technique ne suffit pas, admettez que vendre est aussi une technique, et que vous ne la maîtrisez pas ! Comprenez qu’une égale attention à ces deux piliers de votre entreprise, la technique et la vente, pourra seule vous permettre de pérenniser votre activité !
Mais nous revoilà à nouveau dans les vœux pieux. Cette idée-là, comme les autres, pourrait mettre 50 ans à advenir… Voyons alors ce que nous pourrions faire évoluer chez l’individu et non plus dans les entreprises. Car une problématique très proche existe au niveau de la construction de la vie professionnelle individuelle.
Dans une France désertée par l’industrie, où les services aux entreprises et à la personne deviennent la source principale de développement, dans une société où le travail se morcelle, où la formation continue devient une obligation pour celui qui veut maintenir son employabilité, où l’on ne fait plus « carrière », l’individu doit développer le concept d’ « entreprise de soi »…Et donc réfléchir… à la façon de se marketer et de se vendre.
Chacun peut faire le point sur ses compétences techniques et non techniques, en cherchant de façon dynamique là où il a une vraie valeur, en comprenant que la sécurité de l’emploi n’est pas le CDI[1], mais la réflexion permanente sur lui-même et ses compétences, face aux naturelles évolutions du marché de l’emploi. L’expérience montre que toute personne qui réfléchit ainsi développe un libre-arbitre sur son orientation professionnelle et son champ de vision. L’analyse permanente de son adéquation au marché lui donne la capacité d’anticiper au lieu de subir. Il est alors capable d’investiguer toutes les options, en particulier lorsqu’il est senior. Il peut ainsi, pour gagner sa vie, passer du salariat en CDI vers toute autre forme d’expression et de modalité professionnelle, (CDD, intérim, temps partagé, portage salarial, profession libérale, eurl, sarl …).
Mais bien sûr, il aura mis en œuvre une profonde réforme dans sa façon de se marketer et de se vendre.Cadres, employés, marketez-vous, vendez-vous, pour être au plus près du marché de l’emploi !Peut-être peut-on espérer que par le biais de l’intérêt personnel, il sera possible d’introduire une dose de vente dans la culture française et que cela essaimera vers les entreprises.

[1] Contrat de travail qui dans l’imaginaire collectif français signifie « contrat à durée infinie », alors qu’il n’est en réalité qu’un contrat de 3 mois …

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